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Week-end entre Narbonne et Fonjoncouse

Publié le par Cécile et Jean-Michel

Samedi matin, 90' après avoir quitté Toulouse nous rejoignons directement Narbonne plage, une longue étendue de sable où les vacanciers se collent au plus près de l'eau. Un orteil, puis deux, un mollet, puis une cuisse ... pas chaud, pas chaud du tout ; 21 degrés annoncés! ah, bon, vraiment? Il va falloir se renseigner sur la présence d'un courant fourbe et froid. Cécile est la première de notre promo de deux et se trempe quand Jean-Michel après de multiples va-et-vients, tentant de gagner chaque fois quelques centimètres, finit par renoncer en abandonnant fierté et dignité.

Troisième visite à Narbonne, un air de déjà-vu, sauf qu'en ce week-end du 14 juillet, le rideau tiré de nombreuses boutiques et la faible affluence nous offrent une ville étonnamment calme et sereine.

Les cerf-volants immobiles abritent notre flânerie et nos visites dans la cathédrale : pas de bougie-bougie avant la prière du soir chantait Eddy ; ça tombe bien nous ne prions pas ... Nous déambulons, bullons, puis nous assoupissons, dans une bienfaisante fraîcheur, à l'hôtel, récupérant de la semaine en une tardive et longue sieste. 

Le feu d'artifice, tradition à laquelle nous sacrifions bien volontiers, est éblouissant et nous nous souvenons qu'à Toulouse il faut arriver au moins 2 heures avant le début. Ici, 15' et nous sommes aux premières loges, à moins de 100 m des fusées qui éclatent dans un assourdissant vacarme laissant sur la rétine les flashs étincelants de l'explosion.

Un concert du Red Hot Chili Guinguette rassemble 300 spectateurs ; c'est bon-enfant ; Cécile sautille aux rythmes d'un groupe sans bassiste (les pouilleux!). Le Canal de la Robine s'endormira tardivement, bien après nous.

Dimanche, nous randonnons dans l'Aude profonde, près de l'ermitage Saint Victor. Une partie de nous ne sait pas où nous bivouaquerons ce soir, alors, à l'heure où les braves se mettent à l'abri, les intrépides s'élancent sur les sentiers, offrant à Belzébuth une peau tartinée de crème solaire (on en reparlera de cette crème qui s'étale comme de la poix et laisse une peau spectrale).

14h30. Tout ruisselants, en vêtements de fin de rando, nous nous présentons à l'accueil de l'Auberge du vieux Puits à Fonjoncouse. L'établissement, 3 étoiles Michelin quand même, n'a sans doute pas pour habitude de recevoir sur sa chic terrasse un couple de gueux transpirant. Peut-être cela explique-t-il qu'une jolie chambre nous sois immédiatement attribuée, plus belle que celle retenue mais disponible immédiatement, libérant la belle terrasse des Bidochons !

Belle chambre donnant sur une terrasse privative, jolie salle de bain, lit (pas des transats, de vrais lits) pour s'allonger près de la piscine ... l'eau à 31 °C accueille avec douceur les corps fourbus et frileux. L'atmosphère favorise la détente : pas de bombe, pas de cri, des voix feutrées, des maillots élégants, de belles voitures sur le parking (Ferrari, Focus, Jaguar) ; une parenthèse s'ouvre, hors du temps commun. 

Alors que Bonnie profite du cuir moelleux d'un fauteuil en accord avec son foulard, Cécile goûte les stridulations des cigales, allongée au bord de l'eau, Jean-Michel rejoint au Foyer du village, une cinquantaine de supporters des Bleus, dont une bonne vingtaine d'employés du restaurant. On est les champions, on est, on est ...

Source : site internet du restaurant.

Le repas est inénarrable, splendiose vraiment. Chaque plat génère bien plus que des saveurs, des odeurs : une émotion. Difficile à croire, encore plus à partager, mais quand l'oeuf pourri de truffes, mis en scène par un faisceau lumineux allumé à l'instant, est posé devant nous, et que de larges copeaux de truffes d'hiver et de truffes d'été viennent le revêtir, comment décrire ce qui s'empare de nous, qui nous envahit et qui nous submerge?

Source : site internet du restaurant

Les vins subliment les plats et dessinent d'étonnant tableaux aromatiques surgis d'une palettes aux couleurs inconnues.

Nous retrouvons la terrasse pour terminer le repas autour de mignardises, dans la douceur  d'une soirée doublement et triplement étoilée.

Source : site internet du restaurant

Le lendemain, très bon petit déjeuner à l'abri d'une pluie battante ; moins gargantuesque qu'imaginé, mais tout se savoure avec plaisir jusqu'à la salade de fruits merveilleuse.

La parenthèse se referme, fabuleuse source de souvenirs ; nous ressentirons longtemps la vibration de ces accords ; ils résonneront toujours quand les lieux et les plats se seront estompés.

En quête de nourriture spirituelle, nous visitons l'ancienne abbaye de Frontfroide, abandonnée par les moines depuis plus d'un siècle.

Le visite guidée, sans conteste, apporte une dimension culturelle, que nous n'aurions pas recherchée dans les livres.

Voyez-vous cette petite facétieuse !

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