Écouter le bruit du silence

Publié le 14 Août 2020 par Cécile et Jean-Michel

Vous l’aurez compris, lecteurs, c’est par une plongée à 103 m de profondeur que débute la journée ; le terme de plongée ne doit pas être pris au pied de la lettre, nous n’avions pas de bouteilles, bien que Robert ne manquait pas d’air, mais ça, nous le verrons plus tard.

Descendre au fond du trou par une longue volée d’escaliers, tous masqués (les touristes, pas les marches) ; le gouffre de Padirac se mérite un petit peu. L’avantage c’est qu’on ne sent pas l’haleine des gens, mais ça, nous le verrons plus tard.

Après 400 m à pied, suivant la rivière souterraine, nous prenons place dans une barque de 8/10 personnes, pour naviguer dans ces extraordinaires parois érodées et sculptées par la puissance de l’eau.

La guide qui, telle une gondolière, fait avancer la barque, nous distille quelques menues informations, reprises et commentées par Robert Bidochon, placé par une Ineffable déveine, juste derrière nous.

L’eau à 12 *C est parfaite pour le Ricard ... on a déjà fait des gouffres car on est allé dans des grottes, on rigole aux plaisanteries, et surtout on n’arrête pas de tout commenter.

Le pompon c’est quand la guide propose de profiter du silence et que Robert Bidochon reprend, ah oui le silence, profiter du silence, oui c’est bien ça ...

Des centaines de milliers d’années d’érosion pour façonner cette splendiosité, ça s’admire, ça s’intériorise. Ras la casquette des bavardages stériles et vains qui gâchent la contemplation silencieuse. C’est comme un papier gras posé sur une statue antique.

La suite se déroule vers le gouffre de Cabouy, une balade sympatoche sous une chaleur désormais supportable. On a l’impression que face à la sécheresse certains arbres sont déjà en automne.

Ce gouffre est en fait une résurgence (une exurgence? Non, non, une résurgence).

La nuit venue, à 10 km de Martel, un ciel peu pollué pour voir quelques étoiles filantes (l’idéal aurait été hier, oui on sait, mais hier les nuages obscurcissaient les cieux, alors bon ...). La Voie lactée resplendissante et toutes ces étoiles nous renvoient à notre insignifiante petitesse mais également à cette étincelle de vie peut-être unique, que nmutilons sans vergogne. Mais, comme disent les Lotois : demain est un autre jour. On constate par là que le Lotois réserve aussi son lot de banalités.